The supremacy of the Muggles ends here.
Voldemort a ouvert les portes de l'Enfer et contrôle le gouvernement anglais. Sa suprématie ne s'arrêtera pas là. Avec la source de la magie noire à ses côtés, il s'apprête à mettre la main sur tous les continents. Son objectif : soumettre les moldus et les traîtes à leur sang. L'aiderez vous dans ce combat ou rejoindrez-vous la coalition internationale ?
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A savoir
# Juin 97 : Dumbledore meurt par la main de Severus Rogue
# Eté 97 : Voldemort prend le contrôle du gouvernement
# Septembre 97 : La Coalition Internationale reprend du service et une nouvelle année scolaire démarre sous la domination des Carrow
# Décembre 97 : Voldemort redonne sa liberté avec Seytan et passe un pacte avec ce dernier
# Nous sommes en mai 1998
Contexte
C'est une terrible annonce qui secoue le monde des sorciers : Dumbledore est mort, assassiné par Severus Rogue. Le plus grand mage noir de tous les temps en profite pour mettre la main sur le ministère de la magie. Son objectif : purifier la race sorcière et faire des moldus ses esclaves. Mais son empire ne s'étant qu'aux frontières de la bonne vieille Angleterre. Le monde entier doit être nettoyé. Pour cela, Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom est en quête de la source même de la magie noire. Le Necronomicon, le livre des monstres et des morts, le mène devant les portes de l'enfer, qu'il laisse grandes ouvertes...
Evénements
Ego vero sic intellego, Patres conscripti, nos hoc tempore in provinciis decernendis perpetuae pacis habere oportere rationem. Nam quis hoc non sentit omnia alia esse nobis vacua ab omni periculo atque etiam suspicione belli ?
Duplexque isdem diebus acciderat malum, quod et Theophilum insontem atrox interceperat casus, et Serenianus dignus exsecratione cunctorum, innoxius, modo non reclamante publico vigore, discessit.
Blackout
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 L'appétit vient en mangeant [Kangela+Kyô]

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Kangela Oyaya
Kangela Oyaya

L'appétit vient en mangeant
Quand l'appétit va tout va



10 mai 1998

Le temps était superbe aujourd’hui : un beau ciel bleu, dégagé sans la moindre trace de nuages à l’horizon et il faisait assez chaud pour sortir et manger dehors sans que la chaleur ne soit insupportable. Du coup le restaurant était bondé, surtout sur les terrasses qu’on avait du ouvrir et aménager. Depuis 11h00 du matin Kangela n’arrêtait pas de courir entre les cuisines, la salle et les réserves. Elle ne s’en plaignait pas, elle savait que la journée allait être chargée dès qu’elle s’était levée et avait ouvert ses volets qu’elle n’allait pas avoir une minute à elle. Elle redoutait juste qu’avec autant de clients qu’elle ou un des employés fassent une erreur, ce qui arrivait de temps en temps et qu’un client ne fasse un scandale. Heureusement le soleil les rendait tous de bonne humeur et personne n’avait été se plaindre même quand le plat prenait un peu de temps à arriver.

« Non Lucien ! Ne sois pas aussi brute avec la pâte ! Malaxe là plus doucement, comme ça – elle poussa gentiment son nouvel employé, un jeune garçon venu Belgique pour suivre une formation, et pris une petite partie de la pâte à tarte qu’elle se mit à malaxer rapidement mais avec douceur, formant habilement une boule – Tu vois ? Tu n’a pas besoin d’être aussi dur ! C’est de la pâte à tarte, pas de l’argile ou du ciment – Lucien haussa les sourcils, ne sachant pas ce qu’était le ciment – tu vas t’en servir pour faire un dessert aux clients, sois plus délicat. Il viennent et payent ici pour se régaler et voyager. La pâte est la base : peu importe à quoi tu veux faire ta tarte, si la pâte n’est pas bonne les clients n’en mangerons pas. Ils ne faut pas qu’ils soient déçus. - Devant l’air un mi penaud, mi concentré de son nouvel employé Kangela sourit, attendrie – Tu m’as bien dit lors de ton entretient que c’était ta tante qui t’avais transmis ta passion ? Et bien souviens toi d’elle quand elle te faisait un gâteau : elle y mettait tout son cœur et le gâteau était toujours bon ? C’est ça la clé : met y tout ton cœur et le client sera content. Imagine que tu cuisines pour quelqu’un que tu aimes et tu réussiras toujours, même sans magie. Allez maintenant réessaye ! »

Lucien repris la pâte et se remis à la malaxer, plus lentement et pas aussi habilement que Kangela mais réussi à former une boule que Kangela approuva en souriant. Il alla la déposer sur une assiette qu’il alla placer au frigo quelques minutes et attrapa les pommes pour les préparer en attendant.
Satisfaite Kangela s’éloigna pour contrôler le reste des cuisines. Comme tout le monde se débrouillait, elle décida de sortir dans la salle pour y faire un tour et s’assurer que les clients étaient contents. Le brouhaha des discussions et des couverts qui s’entrechoquaient lui donnaient toujours le sourire. C’était bon signe. Certains clients, habitués la reconnurent et la saluèrent. Elle jeta un coup d’œil aux serveurs, mais il n’y avait rien à redire. Elle vit un groupe de femmes travaillant au ministère se lever, la mine austère. Aussitôt les assiettes, verres et couverts s’envolèrent pour atterrir en douceur sur le plateau d’une serveuse chargée de débarrasser les tables. Cette dernière agita sa baguette pour faire disparaître les miettes et autres serviettes sales puis d’un autre mouvement de baguette, fis apparaître un nouveau couverts, prêt à accueillir de nouveaux clients.
Elle fut soudain attirée par un bruit d’assiette brisée et de pleurs d’enfants. L’oeil vif, elle repéra très vite d’où venait l’incident : il se situait dans la partie « européenne » du restaurant, celle qui était décorée dans un style XIXème siècle, ce qui était un peu ironique quand on savait que la propriétaire des lieux, c’est à dire elle, était issue d’un pays colonisé. Elle rejoignit la famille assise et compris ce qui s’était passé : le fils, qui ne devait pas avoir plus de six ans, avait fait tomber son assiette avec son gâteau par terre et maintenant il pleurait la perte de son dessert. Gentiment, Kangela se mit à hauteur, fit apparaître dans les airs un mouchoir en tissu et essuya doucement les joues trempées de larmes du petit.

« Ne pleure pas, tu vas avoir une autre part de gâteau.
- Mais j’ai fais une bêtise. Papa dis que quand je fais une bêtise, je suis punis.
- Je suis sûre qu’il fera une exception. Tu ne l’as pas fait exprès ? Et puis tu sais quoi ? Moi aussi je faisais des bêtises à ton âge.
- Plein ?
- Oh oui ! Une fois j’ai mis de la boue dans les chaussures de ma grand-mère parce qu’elle ne voulait pas me laisser jouer aux bavboules. Après j’ai été privée de desserts pendant une semaine. »

Le petit garçon la regarda comme si il avait affaire à une grande délinquante. Pendant une semaine ? C’était très long. La gentille dame disparu pendant qu’un serveur nettoyait sa bêtise avec sa baguette. Lui aussi il en aurait une un jour et il arrêterait de faire des bêtises avec sa magie « incrontrolable » comme disait sa maman. Le cœur joyeux il n’oublia pas de remercier la gentille dame quand elle lui apporta une autre part de gâteau au chocolat.

Kangela retourna dans la cuisine après avoir assuré les parents qu’elle n’était pas fâchée contre leur fils et que ça ne dérangeait pas de lui servir une autre part. Après tout ce n’était pas sa faute si il ne contrôlait pas sa magie.  Aucun enfant n’y parvenait. Le coeur serré, elle ne pu s’empêcher de penser aux enfants nés-moldus qui devaient sûrement êtres traqués et dont l’Ordre recherchait les traces pour les protéger. Elle ne comprenait pas cette mentalité. Cette manie qu’avait l’homme de se déclarer plus puissant qu’un autre. Elle était bien placée pour le comprendre, une partie de l’histoire de son pays était basée sur la suprématie raciale. C’était un des motifs qui lui avait fait hésiter de poser les pieds en Europe. Par la barbe de Merlin comme le disaient souvent les sorciers ici, ce continent était à la fois excitant mais aussi très prétentieux et conservateur. Pas étonnant que le début de cette guerre aie démarré dans un des pays les plus anciens et puissants.
Elle fut interrompue dans sa réflexion par un des serveurs, qui toussota avant de s’avancer vers elle.

« Excuser moi chef, mais il y a un client qui désire vous voir. Enfin il est entré dans la salle mais il a directement demandé à vous voir, il dit vous connaître.
- Merci Larry. Conduis moi jusqu’à lui, je te suis. »

Ils sortirent des cuisines et Larry l’amena vers l’entrée du restaurant où patientait ledit client. Un sourire franc illumina le visage de Kangela quand elle reconnu Kyô. Elle s’avança vers lui, se refrénant pour ne pas le prendre dans ses bras. Elle se souvenait qu’il n’aimait pas trop les contacts physiques et elle avait une image à donner. Cependant elle avait bien du mal à cacher sa joie de retrouver un de ses anciens employés, que Larry n’avait pas pu connaître puisqu’il n’était là que depuis trois mois.

« Kyô ! Je suis contente de te revoir ! Comment vas-tu ? Tu deviens quoi ? Tu as faim ? Je peux te cuisiner quelque chose si tu veux, on pourra discuter un peu comme ça ! »

Elle ne lui laissa pas le temps de répondre qu’elle l’entraîna vers les cuisines.
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Kyô Wentz
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Kyô ne se sentait pas bien. Pas bien du tout. Là, assis dans un coin de toilettes réservées aux employés du Virgin Store, il avait la tête dans les mains, dont l’une d’elles tenait fermement une lettre. Comme ça pouvait lui arriver souvent, son mal de cœur avait ressurgi et il avait prétexté avec étourdissement, échappant ainsi à quelques clients insistants. Voguant entre les rayons musiques, instruments et langue étrangère, Kyô avait l’habitude d’être appelé pour toutes sortes de demandes. Sa polyvalence était un atout pour le magasin, mais un calvaire parfois pour lui.

Il était au niveau des instruments lorsqu’il avait enfin daigné à ouvrir cette enveloppe. Il reconnaissait parfaitement l’écriture d’Alexandros dessus. Fine et soignée. Parfaitement maîtrisée, à l’image du vampire. En se réveillant ce matin-là, Kyô avait trouvé l’enveloppe sur le bureau de sa chambre. L’inconvénient d’avoir un vampire pour mentor, c’était le décalage horaire. Leur emploi du temps différait quelque peu. Alexandros avait beau répéter à Kyô qu’il n’avait pas besoin de perdre son énergie à travailler, le Dragon n’en démordait. Paradoxalement, ça lui permettait de garder les pieds sur Terre, d’être toujours ce garçon débrouillard qui avait couru les rues de Corée ou d’Inde pour survivre par ces propres moyens. Et puis, son indépendance, toute relative qu’elle soit, il l’aimait. Pourtant il savait bien qu’avec Tally, il n’avait rien à débourser pour vivre. Parfois il essayait de lui refiler le montant d’un loyer, mais souvent ça la faisait rire plutôt qu’autre chose. Au moins, il était actif et ne passait pas ses journées à rien faire. Travailler lui permettait d’échapper à ses pensées, à ce rôle qu’on lui avait collé sur les épaules. Ce poids un peu trop lourd pour lui. Tout ça pour dire qu’il avait décliné une demande de rencontre avec Alexandros au profit de son sommeil la veille. Le vampire, de toute évidence, n’avait pas dû apprécier et ne s’était pas gêné pour rentrer ainsi dans sa chambre pendant son sommeil. Bordel ce qu’il pouvait être flippant parfois.

Kyô, n’étant pas un modèle en matière de ponctualité, était comme à son habitude parti en retard. Juste le temps de se changer et d’enfourcher son vélo. L’enveloppe avait fini dans sa poche.
La matinée au Virgin Store avait été à quelques détails près comme toutes les matinées au Virgin Store. Si certains clients pouvaient être emmerdants, d’autres avaient parfois des histoires incroyables à raconter. Alors même que Kyô ne faisait plus partie du genre humain depuis longtemps, il arrivait à se surprendre de ce qu’il entendait.

Et puis, il finissait parfois par parler de ce qui le passionnait. La musique par exemple. Le manager du magasin avait eu la bonne idée de prendre plusieurs artistes parmi ses vendeurs. Résultat, lorsque l’un d’eux faisait une démonstration, le client était aussitôt enthousiaste. Sous les doigts de ces pros, ça semblait si facile, alors pourquoi pas lui ! Et c’est comme ça qu’il finissait avec un piano, une guitare, un saxophone ou que sais-je encore sur les bras en ayant jamais fait de la musique auparavant, excepté la fameuse flûte du collège. Autre point qu’apprécié le manager par rapport aux compétences de Kyô, c’était ses origines. Personne, à partir de son faciès, ne pouvait croire qu’il était japonais. Et pourtant… Alors lorsqu’un client chercher des infos sur le Japon, des livres d’apprentissage, c’était souvent lui qu’on envoyait. Si un tel type avait pu apprendre une langue pareille, c’était que la méthode était vraiment bonne ! Et hop, quelques bouquins supplémentaires vendus. La méthode n’était pas toujours très éthique, certes, mais les gens avaient l’air plutôt content. Bref, la pause de midi avait fini par pointer le bout de son nez. Kyô avait un pauvre sandwich dans ses affaires, achetées au supermarché du coin.

- Hey, salut vieux ! ça roule ?
Un collègue venait de rentrer dans la salle de pause. Kyô lui jeta un regard avec le supplément petit sourire amical. Antoine était un jeune homme tout ce qu’il y avait de plus vif. Il aimait parler, il aimait plaisanter et utiliser des expressions parfois étranges.
- Dis, t’as pas vu Sarah ce matin ?, demanda Kyô. Elle devait prendre ma relève, mais je l’ai pas vue.
- Ah oui, j’ai oublié de te prévenir. Elle viendra pas aujourd’hui. Et demain non plus je pense. Figure-toi qu’elle s’est cassé le bras.
- Elle s’est cassé le bras ?, répéta Kyô avec perplexité. Mais il était déjà cassé y a trois semaines.
- Ouais, le gauche. Là, c’est le droit qu’elle vient de casser. Mickael m’a dit que dans sa chute elle avait perdu une dent aussi… Mais je pense qu’il déconnait.
Un sourire rieur s’afficha sur les lèvres de Kyô. Plus poisseuse que Sarah, ça n’existait pas.
- Du coup c’est méga la crise, parce qu’on doit refaire les plannings, reprit Antoine. Si y en a un autre qui nous lâche, ça va finir chocolat. Déjà que Greg nous fait la malle. Ça va être tintin pour le match de foot qu’on avait organisé.
- Il reste Julie, non ?
- Trop de bail de virilité avec elle… T’es sûr que t’es pas dispo ?
- Non mec, je ne peux pas ce jour-là. Et je ne suis pas bon en foot.
Sur ces mots, Kyô sortit son sandwich alors qu’Antoine regardait avec désespoir le morceau de salade au bout de sa fourchette. Tombant sur l’enveloppe délaissée, il la sortit de son sac. Un regard vers Antoine lui confirma qu’il pouvait l’ouvrir sans que celui-ci ne fasse attention, il feuilletait un magazine spécialisé dans le cinéma.

« Je voulais t’en parler hier, mais tu n’as pas daigné m’en donner l’opportunité. Des images seront peut-être plus parlantes. Admire la beauté de l’humanité.
Alexandros »


Une photo glissa. Et Kyô comprit. Un haut-le-cœur le prit aussitôt. Il marmonna à Antoine qu’il ne se sentait pas bien et se rendit tout droit vers les toilettes. Sur cette photo, c’était l’Inde. Là où il avait vécu pendant quelques années. Là où il avait cru trouver un semblant de liberté. Et sur cette photo, tout était dévasté. La maison d’Alysha était brûlée, mise à sac. Des graffitis que Kyô mit un temps à décrypter les insulter, elle et ses parents. Ils étaient accusés d’avoir nourri et logé le fils de Sheytan. Alysha était insultée des noms les plus sales du pays. Elle avait ouvert son lit au l’enfant du Diable. C’était une trainée.

Tremblant, Kyô retourna la photo. Derrière était inscrite la date de la prise du cliché, mais aucune autre information. Alexandros savait. Il savait et il n’avait rien fait ! La rage commençait à bouillir dans les veines de Kyô. Qu’était donc devenue sa famille adoptive indienne ? Tous morts peut-être, ou en fuite. S’ils étaient attrapés, Kyô osait à peine imaginer ce qu’ils allaient subir. Là-bas, on était pas tendre avec les païens. Mais il y avait pire que ça pour Kyô. C’était de savoir que son départ n’avait rien calmé de la clameur de ces groupuscules religieux. S’ils enquêtaient sur lui, il n’était pas impossible qu’il remontre jusqu’au Japon. Jusqu’à ses parents adoptifs, jusqu’à Ayane. Une douleur de colère le prit à l’estomac et il se précipita sur un toilette pour rendre ce qu’il n’avait pas déjeuner ce matin-là. Antoine frappa à la porte.

- Eh mec, ça va ?
- Non, articula difficilement Kyô en se relevant. Je crois que je vais rentrer, j’ai dû choper une saloperie.

Antoine le laissa passer, l’air contrarié.

- Ok ok, je préviendrai le manager.

Kyô le remercia d’un geste et de dépêcha de récupérer son vélo, laissant là son sandwich sous vide. En fait, il n’avait aucune envie de rentrer. Il était bien trop tôt pour retrouver Alexandros. Non, il voulait se rendre quelque part où il retrouverait cette Inde qu’il aimait tant, ou ce Japon qui lui manquait. Ses pieds se mirent à pédaler en cadence. Il n’avait pas besoin de réfléchir. Son subconscient l’emmenait à l’endroit rêver.

Les saveurs du Monde. Le restaurant où il avait travaillé auparavant. Passer du monde moldu à l’univers des sorciers était toujours étrange. Cependant rien que de mettre un pied sur le chemin de Traverse eut un effet relaxant. Mais ses pas étaient toujours aussi rapides. Il n’y avait pas grand monde dans les rues et se promener avec un vélo dans cet endroit n’était pas le plus recommandé. Kyô, à cet instant, s’en fichait. Il laissa le deux-roues s’échouer à l’arrière du restaurant. Puis y pénétra. Avec précipitation, il demanda à un serveur à voir Kangela, la boule au ventre. Kangela, son ancienne patronne et ce rayon de soleil incarné.

L’attente, bien que courte, lui parut bien longue, puis elle arriva. Aussitôt, le nœud dans son ventre se délia un peu et c’est en l’apercevant qu’il comprit la réelle raison de sa venue ici. Il s’était inquiété pour elle. Si vraiment ces fous le traquaient, ils auraient pu s’en prendre à elle. Oh, Kyô n’ignorait pas les talents de la sorcière. Elle savait beaucoup mieux se débrouiller que lui. Mais la crainte était tout de même là. Un sourire de soulagement apparu sur le visage de Kyô. Il n’eut même pas le temps de répondre qu’elle attrapa son bras et l’emmena vers les cuisines.
L’odeur était exquise. L’estomac complètement vide de Kyô grogna d’envie, mais son esprit n’était pas encore tout à fait apaisé.

- Je voulais juste te voir, commença Kyô avec une pointe de culpabilité dans la voix. Il aurait pu y venir plutôt… Tu vas bien, toi ? T’as pas eu de problèmes ? Rien de particulier ?

Bien sûr, Kangela ne connaissait rien de la vérité au sujet de Kyô. Et de son côté, Kyô ignorait les liens de Kangela avec la résistance. Amis-ennemis sans le savoir. De toute façon, il ne voulait pas qu’elle sache. Il avait trop peur de la décevoir.


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Kangela Oyaya
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Forçant presque Kyô à s’asseoir, Kangela agita la main vers un placard qui s’ouvrit pour laisser sortir en file indienne une petite rangée de pots contenant divers épices. Tout en se mettant face à Kyô pour l’écouter, elle se mit à émincer en petits morceaux un poivron.

« Je vais très bien. Bon ces temps ci le restaurant est un peu moins remplis mais je compte sur les beaux jours pour faire venir les clients. Mais au moins ça me permet d’avoir un peu plus de temps pour former les nouveaux. »

Elle mit de côté le poivron émincé pour faire de même avec un autre. Puis elle attrapa une tomate et lui fit subir le même sort que les poivrons. Elle pouvait très bien utiliser la magie mais Kangela avait toujours été réticente quand au fait de l’utilisation exclusive de la magie dans la cuisine. A ses yeux, cela rendait plus paresseux et inconscient le cuisinier qui ne se préoccupait pas vraiment de la perfection du repas, alors que la manière moldue, c’est à dire la non utilisation de magie rendait les choses certe un peu plus longues mais au moins permettait d’approfondir son talent.

« J’ai également reçu une convocation du ministère de la magie pour me présenter à la commission du sang. J’espère juste qu’ils ne vont pas m’embêter trop avec la manière dont je dirige mon restaurant. Je sais que je ne le fais pas de manière classique pour un sorcier mais j’espère qu’ils ne m’en tiendront pas trop rigueur. »

Le fait qu’elle n’utilise pas toujours la magie par exemple. Pour le reste et bien Kangela n’avait rien à se reprocher aux yeux du nouveau gouvernement. Tous ses employés étaient de sang pur ou de sang mêlé, avaient répondu à leur convocation et s’en étaient bien sortit. Elle avait même renvoyé deux employés nés-moldus. Enfin c’est ce qu’ils pensaient. Kangela s’était assurée qu’ils soient bien cachés et leur avait même enseigné quelques bases de magie sans baguette au cas où ils se retrouveraient en situation de danger. Curieusement sa situation personnelle l’inquiétait un peu moins. Elle avait appris à mentir et les différents récits des entretiens qu’elle avait entendu l’avais plus ou moins préparée au sien. Elle ne s’inquiétait donc que moyennement. C’était toutes ces histoires autour de cette question de la pureté du sang qui l’avait à la fois hésité à s’installer en Angleterre mais qui lui avait aussi donné l’envie de sa battre pour stopper tout cela. Au Kenya et même dans l’ensemble de l’Afrique ces questions n’avait pas d’importance. On se moquait bien de savoir si vous étiez de sang pur ou non. Ces idées exclusivement européennes étaient parvenue sur le continent en même temps que les colons mais ils n’avaient jamais réussi à s’implanter dans la mentalité des gens. Bien sûr quelques uns avaient été endoctrinés. Mais le fait est qu’il y avait eu beaucoup plus de moldus qui étaient venus que de sorciers, il y avait eu beaucoup de mélanges et donc beaucoup plus de sorciers de sang-mêlé. Les principales préoccupations des sorciers africains concernait surtout la conservation de leurs valeurs et de leur mode de vie qui avait été critiqué par les européens. Mais Kangela savait qu’elle ferait mieux de garder ces réflexions pour elle. Elle était franche mais savait qu’avec ce gouvernement il fallait mieux ne pas dire ce que l’on pensait, voir ne pas penser du tout.
Après avoir finis de découper les tomates, elle sortit un saladier et agita de nouveau la main vers un autre placard où elle conservait des œufs. C’était les seules fois où elle autorisait la magie et encore, avec modération. Combien de fois des cuisiniers avaient eu recours à la magie pour faire voler jusqu’à eux des ingrédients et que ces derniers étaient entrés en collision ? Après en avoir cassé quelques un et rajouté un peu de lait, elle se mit à battre les œufs.

« Et sinon que deviens-tu ? Tu as pu retrouver un autre travail ? Tu sais que si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là. »

Kyô n’avait jamais été un grand bavard ni très expressif mais Kangela savait reconnaître quand quelqu’un n’allait pas bien. Et elle avait l’impression que Kyô avait quelques soucis. Même si il ne travaillait plus pour elle, il avait été son employé et elle se sentait encore responsable de lui. Elle lui tourna le dos quelques instant, le temps d’allumer le four, d’ajouter une pincée de curry, de sel et de poivre dans ce qui allait être l’omelette et de la faire cuire. Une fois que celle ci fut prête, elle dressa le tout dans une assiette : l’omelette, le poivron et les tomates à côté, avec de la coriandre dessus accompagné d’une vinaigrette. Elle sortit des couverts et les posa devant Kyô.

« Tiens mange. Sans vouloir te vexer j’ai l’impression que tu n’as pas bien mangé ces derniers temps. Tu ne te nourris pas que de ces choses industrielles que les moldus appellent nourriture j’espère. »

L’air à la fois réprobateur et soucieux, Kangela fixa Kyô intensément. Bien sûr elle n’était pas sa mère mais elle avait une sainte horreur de tout ce qui touchait à une cuisine déjà préparée et rapide. Une des rares choses moldues qu’elle détestait (mais qui n’était pas une raison pour les détester et de décider de les éliminer). La première fois que Kangela y avait goûté, elle avait cru manger quelque chose de faux, d’artificiel. Elle avait ensuite décider d’aller préparer un vrai hamburger avec du vrai pain et de la vraie viande. Même si elle savait que c’était parfois compliqué et fatiguant de cuisiner, ce n’était pas une raison pour mal se nourrir. Là encore les sorciers ne connaissaient pas vraiment le concept de fast-food ou de conserves mais certains, séduits par ces idées, proposaient des idées similaires. Pour le moment Kangela n’avait vu ça qu’en Amérique. Elle attendit que Kyô commence à manger avant de s’asseoir. Elle avait déjà mangé et elle n’avait pas faim pour le moment.

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KLa bonne humeur habituelle de Kangela était véritablement une bouffée d’air frais pour Kyô. Même s’il ne trainait pas à longueur de journée avec des gens dépressifs, il avait la détestable impression que toutes ses relations étaient basées sur le malaise. Tout le monde voulait en faire son jouet, son « ami ». Avoir le sang de Seytan dans les veines n’était clairement pas qu’une bénédiction. Kyô aurait dit tout l’inverse même. Mais ce n’était pas pour autant qu’il le vivait mal. Parfois, il en avait ras le bol. D’autres fois, ça l’amusait et jouait le jeu. Et encore à certaines occasions, il culpabilisait. Oui, c’était bien là les trois principaux états d’esprit à travers lesquels il voguait en ce moment. Ses idées pouvaient changer d’un jour à l’autre. Ses pensées se contraignaient, se tordaient, se modifiaient en fonction de tout ce qu’on lui chantait dans les oreilles. Et dès qu’il était seul, c’était le doute. Le grand doute. La fatigue n’était qu’une conséquence de tout ça. Et le pire, c’était qu’il n’avait personne à qui s’en prendre. Le seul fautif de son flottement incessant, c’était lui-même.
Alors oui, dans tout ça, voir le sourire si communicatif de Kangela lui faisait un bien fou. Si bien d’ailleurs qu’il en esquiva un lui-même. L’optimisme de la sorcière résistait à toute épreuve. Si seulement Kyô pouvait en dire autant.

- J’ai pas encore reçu la convocation de mon côté, ça devrait pas trop tarder. Fais attention à ce que tu dis quand même. J’ai eu quelques échos. Ils ont l’air assez chiant sur certains points. Mais après tout, t’es une grande sorcière, ils seraient idiots de te renvoyer. Et puis, ce restaurant, c’est un des rares endroits exotiques qu’on peut trouver à Londres, ajouta-t-il suivant des yeux un plat de bœuf caramélisé et ananas se diriger vers la salle de réception. Reprenant une allure plus sérieuse, il poursuivit. Si t’as le moindre problème, avec les autorités ou peu importe qui, dis-le-moi. Je pourrais peut-être faire quelque chose.

Tirant nerveusement sur les manches de sa veste déjà en mauvais état, il essayait de capter le regard de Kangela, mais cette dernière était bien trop occupée par sa cuisine. Kangela, c’était l’une de ces personnes qui ne savaient pas ce qu’il était et ce qu’il faisait. Face à elle, il devait avoir l’image d’un type banal, sympa peut-être, mais totalement ordinaire, piètre sorcier en tout cas. Il n’avait pas envie de changer ça. Finalement, c’était sûrement ce qui lui allait le mieux. Mais quand il la regardait, quand il recevait tous ses gestes de gentillesse si naturelle pour elle, il ne pouvait s’empêcher de s’en vouloir. À côté de ça, il lui arrivait de frapper des types, de sympathiser avec des créatures atroces, carnassières, cruelles, démoniaques. Et ça ne le dérangeait pas tant que ça, lorsqu’il y était. Comment pouvait-il avoir deux vies si différentes ? Il s’y perdait lui-même. L’avantage de tout ça, c’était qu’il avait le bras long. S’il pouvait rendre un service à Kangela, il signerait tout de suite. Elle avait été une des premières à lui donner sa chance à Londres.

- Me demande pas comment, mais je connais peut-être un moyen pour que tu passes au travers des mailles du filet.

L’odeur de la nourriture en train de cuir commençait à lui titiller les narines. Son estomac grogna d’impatience et Kyô fit une petite moue honteuse. C’est face aux questions de Kangela que Kyô prit soudainement conscience de l’état dans lequel il était : un truc qui ressemblait de loin à une épave en somme.

- Je fais si peur que ça ?, plaisanta-t-il alors qu’il s’asseyait d’une fesse sur la table derrière la cuistot en chef. Ça va bien t’en fais pas. J’ai retrouvé un boulot au Virgin Store. Je suis à peine chef de rayon, mais c’est déjà pas mal. Je me débrouille mieux avec les CD et les instruments qu’avec la bouffe. C’est pas compliqué vu mon niveau. Mais l’ambiance du resto me manque un peu. Y a plus de pile électrique vivante derrière moi pour me montrer pour la dixième fois de la journée comment bien couper des poivrons.

Un sourire quelque peu charmeur s’imprégna sur son visage. Kangela venait de poser devant lui une assiette plus qu’appétissante et le Dragon se formalisa à peine des couverts. Pincé entre deux doigts, un bout de tomate finit directement au fond de sa gorge.

- Ces « choses industrielles que les moldus appellent nourriture » ne font vraiment pas le poids face à ça, dit-il en prenant cette fois-ci une fourchette et en avalant deux nouvelles bouchées. Londres, ça te plait toujours ?, demanda-t-il à brûle-pourpoint. Ton rêve, c’était d’ouvrir un restaurant ici, non ? Maintenant que c’est fait qu’est-ce que tu comptes faire ?

Les projets, ce que Kyô n’avait absolument pas en tête. Il vivait un peu au jour le jour et en fonction des impératifs démoniaques. À part ça, il se laissait aller. Kangela avait l’air d’être une personne bien plus déterminée que lui. D’un côté ça le fascinait. Il jalousait sa motivation et sa détermination. Qu’est-ce qui la retenait vraiment à Londres, après tout ?

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